Cette petite introduction sur les règles d’arbitrage au sabre est destinée aux parents d’escrimeur qui voudraient comprendre un peu mieux l’escrime. Il vous permettra d’avoir un regard plus averti sur les matchs de compétition de vos enfants. L’objectif de ce document est donc de vous initier aux règles simples du sabre, après lecture, vous serez en mesure de comprendre la plupart des décisions d’un arbitre !
Cependant, lire cette introduction ne constitue en rien le droit de contester des décisions d’arbitrage, même si elles peuvent vous paraître inappropriées. En effet, arbitrer un match est une
tâche difficile et très subjective dans certains cas, particulièrement au sabre.
Le sabre est une arme d’attaque. Imaginons un tireur A qui avance et un autre tireur B qui recule. Si, dans leurs mouvements, les deux tireurs allongent le bras pour aller toucher leur adversaire, la convention veut que le point aille au tireur A puisque c’est lui qui a pris l’initiative d’attaquer (même si les deux lampes de l'appareil s'allument). C’est ce qui constitue la règle de base au sabre : l’attaquant a toujours raison.
La définition d’une attaque est simple, il s’agit de l’allongement du bras, simple et direct, sur une cible quelconque de l’adversaire.
Si on revient à l’exemple des tireurs A et B et d’après la définition de l’attaque, on pourrait croire que les deux tireurs attaquent puisque après tout, les deux allongent le bras pour aller toucher. En effet, les deux attaquent, mais le tireur A a pris l’initiative, la décision d’attaquer et le tireur B subit l’action. En avançant sur le tireur B, le tireur A prend donc l’avantage. Le sabre n’est donc pas seulement une arme d’attaque, mais aussi un sport d’initiative et de prise de décision dans un intervalle de temps très bref. Dès l’instant où une attaque ne touche pas, le tireur perd sa priorité et l’avantage passe du côté de son adversaire. La fin d’une attaque est marquée par la pause du pied avant lorsqu’un tireur exécute une fente. Si le tireur attaque sans fente (en faisant des marches par exemple), la fin de l’attaque sera marquée lorsque le tireur aura donné son coup (qu’il touche ou non).
Il existe plusieurs manières de se défendre. Certaines défenses consistent à attaquer son adversaire avant qu’il déclenche son attaque, d’autres cherchent à mettre en échec l’attaque adverse.
La parade riposte est la défense qui permet le mieux de comprendre la convention du sabre. Faire une parade est une action défensive qui consiste à bloquer l’attaque de l’adversaire avec son sabre. Elle permet de mettre en échec l’attaque adverse. Les parades sont au nombre de 5 mais les trois les plus utilisées en match protègent la tête (quinte) et le flanc (tierce) et le ventre (quarte). Les deux autres parades protègent le flanc (seconde) et le ventre (prime) des attaquent au niveau de la taille. Dès l’instant où un tireur bloque l’attaque adverse, il gagne le droit d’attaquer à son tour, c’est ce qu’on appelle la riposte. Généralement, la parade et suivie de la riposte mais rien oblige le tireur à effectuer la riposte directement après sa parade.
Imaginons nos tireurs A et B de tout à l’heure. Le tireur A attaque. Le tireur B fait une parade et riposte, alors que le tireur A redonne un coup directement après son attaque ratée et touche également. Le point ira au tireur B, qui a récupéré l’initiative de son adversaire en se protégeant. Il a repris la priorité d'attaque et gagne donc le droit de faire sa riposte. Le tireur A quant à lui a fait une deuxième attaque à tort puisqu’il n’avait pas récupéré la priorité avant de se réengager.
Le tomber dans le vide est une action qui consiste à mettre en échec l’attaque adverse. Si le tireur A attaque alors que le tireur B recule (retraite) au même moment de manière à esquiver le coup, on dira que l’attaque du tireur A ne touche pas et qu’elle est tombée dans le vide. Le tireur B récupère alors l’avantage et gagne le droit d’attaquer.
L’attaque sur la préparation est une action très simple qui, comme son nom l’indique, consiste à attaquer l’adversaire avant que ce dernier ne déclenche son attaque. Tous mouvements avec les jambes, qu’il s’agisse de marche, retraite, pas glissé peuvent être appelés préparation (à l’exception de la fente qui constitue un élément de l’attaque). Lorsqu’un tireur avance sur un autre tireur, on dit qu’il prépare son attaque.
Revenons à nos tireurs A et B. Le tireur A effectue deux marches suivies d’une fente qui touche le tireur B. Les deux marches constituent la préparation de l’attaquant. Pendant cette phase, le tireur est en position de force puisqu’il avance mais n’attaque pas encore puisque son bras n’est pas encore allongé. C’est là que l’attaque sur la préparation prend son sens. L’attaque sur la préparation est l’action très brève qui consiste à attaquer l’adversaire pendant qu’il construit son attaque, c’est à dire pendant qu’il n’a pas encore allongé son bras. Cette attaque brève doit être accompagnée d’un mouvement des jambes vers l’avant. Cette remarque nous rappelle que le sabre est une arme d’initiative. En effet, si l’attaque touche avant l’allongement du bras de l’adversaire mais est effectuée avec un mouvement vers l’arrière, l’arbitre ne donnera pas d’attaque sur la préparation.
L’attaque sur préparation est un mouvement offensif qui doit stopper net la préparation de l’adversaire. Si le coup est donné en reculant, on donnera l’image de quelqu’un qui subit l’action, même si la touche est portée avant l’allongement du bras adverse.
Comme pour l’attaque sur la préparation, il s’agit d’une action qui coupe court à la préparation adverse. Elle permet de reprendre la priorité sur quelqu’un qui avance en tapant simplement sur sa lame. Si la touche suit immédiatement la prise de fer (action de taper sur la lame adverse), on parle d’attaque au fer. Pour qu’une prise de fer soit valable, le tireur doit taper dans les deux tiers supérieurs de lame adverse. Si le tireur tape dans le tiers inférieur, l’arbitre y verra une attaque de celui qui prend le fer et une parade de celui qui subit la prise de fer. Dans ce cas, celui qui fait la prise de fer n’a plus la priorité.
Le centre de piste est la zone la plus difficile à arbitrer et aussi la plus subjective. Pour deux sabreurs, il s’agit d’une zone de forte confrontation où la prise de décision est très importante. Dans cette zone uniquement, on peut observer des attaques simultanées : les deux tireurs attaquent en même temps, sans prendre le dessus sur l’adversaire.
Cependant, si les deux tireurs effectuent une attaque au centre de piste, il n’y a pas obligatoirement « simultanée ». On récompensera toujours la prise d’initiative : lorsqu’un tireur attaque « plus » que l’autre, l’arbitre récompensera l’attaquant. Par contre, dans le centre de piste, on peut voir l’engagement aussi comme une prise de risque. C’est à dire que si un tireur prend l’initiative en milieu de piste mais fait une erreur (mauvaise allongement du bras par exemple) et que le tireur adverse le sanctionne en allongeant le bras, l’arbitre donnera le point à celui qui allonge le bras en premier. Cependant, celui qui allonge le bras plus tôt doit quand même aller vers l’avant, sinon l’arbitre dira qu’il subit l’action (comme l’attaque sur la préparation). Cet exemple est très important puisqu’il oppose l’esprit d’initiative et l’allongement du bras. Ce sont les deux paramètres très importants que l’arbitre considère dans cette zone de la piste. Voilà pourquoi, dans le centre de piste surtout, l’arbitrage peut parfois être subjectif.
Vous disposez maintenant de la plupart des règles d’arbitrage du sabre. Exercez vous maintenant, en regardant tirer votre enfant, en vous posant les questions suivantes : Qui attaque ? Est-ce que
l’attaque touche ? Sinon, pourquoi ?
Ce sont les 3 questions auxquelles l’arbitre répond à chaque match.
Pour conclure, le regard général d’un arbitre cherchera à détecter qui des deux tireurs fait la dernière erreur (mauvais allongement du bras, coup dans le vide, s’arrêter net alors qu’on avance) et si l’adversaire en profite ou non.
Les règles au sabre sont simples, et les possibilités tactiques infinies. De la même manière qu’aux échecs, ce n’est pas parce que vous connaissez les règles que vous savez jouer !